L'ouest en West, ou rouler sans dou(t)bler
dimanche 22 août 2010
White River, nord du lac Supérieur
Le nord et l’est du lac Supérieur est composé de granite et d’épinettes. Il y a bien sur le lac, parfois.
Et, ne les oublions pas, encore, les Objiways, trop discrets à mon avis. Des petits bleds avec des postes à essence et un dépanneur. Une vie paisible quoi. Pas de Wal-Mart. Pas de petits cafés sympas. Pas de croissant. Une vie paisible.
Mais parfois, la mornité nous surprend au détour du chemin. Ainsi, à White River, au nord du lac Supérieur, au milieu du granite et des épinettes, surprise. White River (bon ceux qui sont passés par là, taisez-vous). Un arrêt obligatoire dans ce grand et immense Canada.
Au départ, White River ressemble à tous les petits bleds du coin. Mais White River recèle en son histoire un personnage de réputation internationale. Saviez-vous que Winnie the Pooh venait de White River, Ontario? Et oui. Lui-même en personne. 1914. C’est la Grande. Plusieurs beaux jeunes hommes se dirigent, en train, vers la côte, pour prendre le large, pour défendre la liberté. À White River, Harry Colebourn, jeune vétérinaire de Winnipeg, débarque à la gare, histoire de se délier les jambes ou de griller une cigarette. Là, il rencontre un homme qui tient un jeune ours noir dans ses bras, dont la maman est morte. Il achète l’ours et l’embarque avec lui sur le train. L’ours devient vite la mascotte des valeureux appelés qui le surnommeront Winnie, pour Winnipeg…Winnie fait la traversée avec eux, et Harry laisse l’ours au zoo de Londres avant son départ pour le front. Au zoo, un jeune homme du nom de …Christopher (bien sûr) vient visiter souvent Winnie, accompagné de son père, écrivain d’histoire pour enfants. Papa Christopher s’inspira de Winnie et de son garçon qui avait toujours un ours en peluche avec lui, et écrivit plusieurs belles et touchantes histoires dont Disney acheta les droits au début des années soixante.
Et voilà. C’est pour dire que parmi la morosité, il y a toujours des choses merveilleuses à découvrir.
Avez-vous versé une petite larme là?
mardi 17 août 2010
Le retour
Nous rencontrons des gens qui sont aussi sur le retour. Plusieurs ont deux semaines de vacances. «Êtes-vous enseignants?» qu'ils nous demandent lorsqu'ils apprennent la durée de notre voyage...
Gaétan et Francine nous ont accueillis a Calgary. Les braves. Accueillir des routards pas trop propres, ca prends un certain courage... Oups! le chat est sorti en ouvrant la porte! Saviez-vous
que les chats sont interdits a l'extérieur dans les villes des Prairies. On pense que c'est a cause des lapins (sauvages) qui se promènent partout sur les gazons. Ils ne feraient pas long feu au Québec. Ces lapins se retrouveraient vite dans les assiettes des gens... Merci Gaétan et Francine pour votre accueil et vos judicieux conseils pour la route. Les enfants ont adores voir Alice et jouer avec le chien et les deux chats.
Le musée des dinosaures (Royal Tyrell situé à Drumheller) en Alberta est un arrêt obligatoire.
On y voit des squelettes réels de dinosaures trouves dans le parc provincial Dynosaure situe a 150 km du musée. Le musée est très dynamique avec beaucoup d'effets lumineux et sonores. Il est si bien monte qu'il est facile de s'imaginer avec des dinosaures vivants. Les deux organismes ( musée et parc) sont situes dans les badlands à proximité de la rivière Red Deer.
Regina et Winnipeg ont ensuite croises notre route. Cà roule, ca roule vers l'est et a travers champs. Le vent nous pousse, le temps aussi.
La westoune semble ne pas apprécier les fortes pluies. L'autre jour, le moteur a ralenti pendant un bout de temps lors d'un orage. Après, pas de problème. Mystère... Nous nous souhaitons donc du temps sec pour le reste du périple.
Nous sommes aussi arrêté chez Kim, Jean-Jacques et Emery a Winnipeg. Jean-Jacques travaille chez Versatile. 300 employés et plusieurs gros tracteurs. Des tracteurs articulés. C'est important les tracteurs dans les Prairies. Y a pas que les Amish qui font de l'agriculture icitte. Y a de la grosse mécanique icitte. Cà laboure pas profond, mais cà épand en sirop. Les enfants ont adore Emery. Ils ont bien joue ensemble. Merci a vous trois pour votre accueil. D'autres braves...
jeudi 12 août 2010
Vancouver, l’Ile
Nous avons aussi un petit problème mécanique… Ce qui me freine dans mes élans à traverser des contrées peu peuplées… Vous vous souvenez de notre problème de pompe à gaz à Lapocatière…Et bien je crois que cette histoire a des suites. Second conseil de mécanique : si vous achetez une vieille voiture qui n’a pas beaucoup roulé dans les dernières années, que votre pompe à gaz vous lâche, que si vous installez un filtre avant la pompe (comme les Vanagon devraient avoir) et qu’il devient tout de suite sale, c’est que le réservoir à essence est plein de saletés (rouille et autre). Dans ce cas, faites nettoyer votre réservoir tout de suite. J’avais bien vu que le filtre que l’on avait installé à Lapocatière était devenu sale rapidement, mais je ne croyais qu’il fallait le changer (tout allait si bien)…Depuis notre arrivée sur l’île, le moteur rote. Mais de façon intermittente… Je hais l’intermittence. Quand çà ne marche plus, on appelle la dépanneuse qui transporte la voiture au garage et le garagiste n’a pas d’autre choix que de réparer. Nous, nous n’avons pas d’autre choix que de payer. Quand le problème vient et part, on se met à se poser toute sorte de question. En tout cas moi, c’est ce que je fais. J’essais de régler le problème moi-même pour éviter les frais du garagiste.
Ce matin, avant de prendre le traversier de Nanaimo à Vancouver, j’ai acheté un nouveau filtre à charbon (celui qui va après la pompe) que je vais installer moi-même, selon les précieux conseils de mon ami mécanicien Jean-François Dubé que j’ai pris la peine de téléphoner pour avoir ses conseils sur mon système d’alimentation en gaz…C’est pratique d’avoir un bon contact avec les mécanos. J’aurais bien pu appeler Robert chez Vaps, mais je l’ai déjà appelé pour une lumière qui clignotait… Alors je change pour ne pas les importuner…
Toffino, l’autre bout du Canada. C’est aussi un climat très particulier. Pour la plupart, vous savez que c’est un des endroits au Canada où il pleut le plus. Ils appellent çà, la « rain forest ». Et oui nous avons une forêt humide au Canada. Nous seulement, les arbres comme le sapin Douglas et le cèdre rouge peuvent atteindre des tailles de géants, mais aussi, il y a des épiphytes, d’énormes fougères, et les branches des arbres sont couvertes d’une mousse d’un vert tendre.
J’avais quand même passé 6 mois sur l’ile de Vancouver il y a de cela 20 ans, mais je n’avais jamais vu la forêt humide et ces géants. J’étais resté entre l’île et la côte, sur Cortes Island. Du côté est de l’île, c’est un autre climat, l’été du moins. C’est plus sec et les arbres sont différents. Selon le super guide-interprète de la Réserve Nationale Long Beach avec qui nous avons passé un gros 5 minutes durant sa longue marche guidée dans la forêt humide, Toffino reçoit 3 fois plus de précipitations qu’à Vancouver…
Nous avons terminé notre séjour sur l’île par une visite sur Gabriola. Une jolie petite île en face de Nanaimo. C’est Doug qui m’avait dit. Si vous allez à Nanaimo, allez à Gabriola. Nous avons donc pris le traversier avec un moteur qui rotait à en être gêné, tant cela donnait de vives secousses…Il fallait le voir…Merci Doug pour le tuyau car çà valait vraiment la peine d’aller s’y prélasser. Nous devions y passer une nuit. Nous avons prolongé notre séjour, question de passer une journée complète sur cette île d’artistes et de plages où l’eau est assez chaude pour la baignade. Les chevreuils y sont abondants. Et nous avons eu aussi le bonheur de pouvoir s’y défaire d’un hitch-hicker qui s’était introduit sans notre véhicule sans notre permission. Un petit hitch-hicker avec des dents qui ont ouverts plusieurs sacs de nos provisions…
Saltspring Island
Il fait chaud. C’est un soleil de plomb depuis notre arrivée sur la côte. Pas une graine de vent. L’attente est longue quand la femme magasine…Bon, on passe une belle soirée au camping avec les amis, et la pleine lune sur le Pacifique. Génial.
Les arbres sont fantastiques. Des géants. C’est une autre planète ici, où l’arbre est maître. C’est luxuriant. Exubérant.
Le lendemain, nous débutons par la découverte des nombreuses familles d’étoiles de mer, restées dans les flaques d’eau laissées par la marée. Jasmine et Béatrice invente toutes sortes d’histoires avec les parents et enfants étoiles de mer. Nous passerons l’après-midi au lac avec les enfants, sous un autre soleil de plomb. Il y a quelques vignobles ici aussi. Comme dans l’Okanagan, que nous avons passée. Les gens semblent créer des évènements pour attirer. Un vignoble avait invité des musiciens pour l’après-midi, de même qu’une ferme de produits biologiques assez isolée. Nous sommes allés à cette ferme qui offre des ateliers et des camps d’étés pour les enfants (agriculture, arts and cuisine). C’est génial de créer ces évènements dans un si petit milieu. C’est vivant et çà fait connaître. Les ateliers sont donnés par des experts dans différents domaines de l’agriculture biologique. Ils offrent aussi l’hébergement dans un décor bucolique.
Demain matin, nous prendrons le traversier pour l’Île, la vraie
Victoria, propre et tranquille
Nous avions décidé de visiter Victoria à vélo…pas une bonne idée. Ce n’est pas une ville pour de jeunes cyclistes. Les allées dans les beaux parcs sont interdites aux vélos. Ils dérangent les retraités qui marchent paisiblement…Bon, ce ne fut pas un succès jusque nous tombions sur un Mountain Equipment Coop. Un peu de magasinage remet vite une maman sur le piton…En fait, nous n’avons pas assez passé de temps pour apprécier vraiment. Mais d’un autre côté, Victoria ne nous a pas donné le goût d’y rester plus longtemps…
La vue du centre-ville vers les montagnes enneigées des Etats-Unis est quand même extraordinaire quand il fait un soleil radieux. En fait, depuis 2 mois, nous avons eu peut-être 2 journées avec un peu de pluie…
Au revoir chère capitale tranquille. Nous on va aller vers le nord…Pas où j’aurais rêver d’aller (Prince Rupert pas le traversier qui passe dans le Inside passage), mais, un peu plus au nord sur l’île de Vancouver. Toffino est notre prochaine destination.
Bonsoir
Vancouver, de l’autre bord
Prendre la route avec un vieux char que l’on ne connait pas, c’est quelque chose, mais descendre les Coast Mountains qui mènent à la belle vallée du Fraser, cela assure quelques palpitations… Sommes-nous bêtes? Là est la question…
«Tient c’est drôle chéri, il y a des endroits spécifiques pour que les voitures puissent arrêter sur le bord de l’autoroute pour installer des chaînes aux pneux…» Bizarre…Lorsqu’un camion-remorque a changé de voie à deux mètres en avant de moi, parce que les travaux de construction faisaient en sorte de diminuer subitement le nombre de voies (de 3 à 1, ce que je n’avais pas remarqué, le camion étant en avant de moi et sur la droite, il m’empêchait de voir les panneaux), et ce, dans la pente la plus raide de cette autoroute (une pente de quelques 15 à 20 km de long), j’ai compris l’histoire des chaînes…Une méchante côte. En somme, j’étais fière d’avoir écouté le sage conseil qu’une gentille maman, experte en voyage-famille-Westfalia nous avait prodigué avant notre départ : «la première chose à faire avant de partir, CHANGER VOS BRAKES». Merci très chère. Cà a couté très cher, mais çà nous a sauvé la vie.
Quand même, 5000 miles et pas un pépin mécanique…ou presque. Seulement, une petite crevaison à 2 minutes de chez Suzanne et Rob, notre destination sur la côte Ouest. Là, je me permets un petit conseil à donner à ceux qui achèteront un vieux char bientôt. VÉRIFIER SI LA BARRE A ÉCROU EST LA BONNE. Cela peut être très pratique lorsque l’on veut changer un pneu sur le bord du Hyway et que la noirceur approche…
Arriver dans une vraie maison après trois semaines de camping, c’est extraordinaire…Bavardage, lavage, ménage, garage (seulement pour un changement d’huile, de la routine quoi)… Le bonheur. Baignade, jeux, vélo et souper dans le célèbre Parc Stanley, quoi de plus extraordinaire. Après une soirée mémorable à Vancouver, nous partons rejoindre Suzanne et Rob sur Salt Spring Island. Pas de répits pour les voyageurs.
Canada terre chérie nous voici
Les parcs de Glacier dans le Montana et les lacs Waterton en Alberta sont juxtaposés et couvrent ainsi un immense territoire de conservation. Et çà, grâce à Kootenay Brown. John George Brown. Connaissez pas han? Un chic type, né en Irlande et mort au Lac. En fait, j’ai plus été impressionné par l’histoire de cet homme que par le Parc comme tel. Pas que le parc n’est pas beau. Mais après Glacier…c’est difficile à battre…Les montagnes à Waterton sont hautes, mais plus arrondies et les vallées plus larges. Nous ne somme pas vraiment restés assez longtemps pour y apprécier les détails.
Kootenay est arrivés dans les débuts du développement de la Colombie-Britannique. À cette époque, les frontières n’existaient pas. Les différentes tribus (dont les Kootenays, les Pieds-Noirs et les Métis vivaient et traversaient la frontière des deux pays sans le savoir. Le goût de l’aventure et l’appât du gain rapide amena mister Brown à traverser l’Atlantique, puis le Panama, puis remonter la côte en bateau jusqu’à Victoria, puis dans les forêts des Kootenays pour tenter sa chance avec l’or. C’est au début du 19è. Évidemment, il ne devint pas riche avec l’or, mais à travers maintes aventures avec l’armée américaine, les Métis (il épousa une métis) et autres peuples indigènes (pas les espèces envahissantes) - dont il apprit les langues, les bisons, les loups, et j’en passe, il fit son petit bonhomme de chemin dans ce monde en transformation rapide. Son histoire est fascinante, car elle nous fait découvrir un part de l’histoire du Montana, de la Colombie-Britannique et des Prairies.
Entre la fameuse vallée d’Okanagan et la frontière de l’Alberta, se trouve la région des Kootenays. Des montagnes et des forêts parsemées de longs lacs. Nous avons adoré. Les petites routes sont magnifiques. Pas beaucoup de gens et de beaux paysages. Des villages attirants à cause de leur proximité avec les lacs et aussi à cause de leur dynamisme. Il y a des petits musés et des cafés et des artisans. Tout pour attirer la curiosité des voyageurs.